IBOU DIOUF

IBOU DIOUF

Rôle des Dahiras

 

         Le Sénégal est un pays à majorité musulmane. Et la majorité de ses musulmans sont adeptes d'une confrérie soufi. Les confréries disposent d'écoles de formation spécifiques appelées Dahiras. Mais la plupart des membres ignorent complètement les principes qui fondent ces Dahiras. S’ils connaissent les principes de la Dahira, ils ne les suivent pas à cause de la passion qui les conduit à s’entre déchirer. Ainsi les Dahiras deviennent des remèdes avec effet indésirable. Ce qui lui procure des détracteurs de tout bord.     

C'est la raison pour laquelle la commission culturelle de la Dahiratoul Moukhtafina a élaboré ce document pour faire comprendre à ses membres les valeurs morales qui sont à l'origine de la création des Dahiras.

 

         Les Dahiras sont le fruit d'une réflexion de nos ancêtres sur une stratégie de consolidation de la religion musulmane. Elle consiste en une forme d'organisation fraternelle qui met en œuvre les valeurs fondamentales de l'islam telle que la solidarité tant sur le plan matériel que spirituel. Ceci en application à la recommandation d'Allah quand Il dit: " Entraidez vous dans l'accomplissement des bonnes œuvres et de la piété et ne vous entraidez pas dans le péché et la transgression ». (sourat al Ma`ida; V. 2).

 

Allah dit aussi dans un autre verset: " Les croyants ne sont que des frères. Etablissez la concorde entre vos frères, et craignez Allah afin qu'on vous fasse miséricorde".

                                                                                                    (S. Al Hujourât. V.10)

 

         Instaurer la fraternité entre les musulmans fait parti des objectifs de l'accomplissement de la prière quotidienne dans les mosquées, de la prière du vendredi à la grande mosquée et du rassemblement des pèlerins à Arafat lors du pèlerinage annuel à la Mecque. Ces différents lieux sont, en islam, des endroits où doivent se manifester la solidarité, et l'harmonie des cœurs.

         C'est sur ce modèle islamique que les confréries ont instaurer les Dahiras qui sont "des écoles où se forment les athlètes de la religion" selon Serigne Cheikh Ahmad Tidiane Sy. Ainsi les adeptes se rencontrent tous les jours dans les mosquées pour la prière et la wazifa, ils se rencontrent chaque semaine chez un membre pour une séance de zikr et d'étude. Enfin ils effectuent régulièrement des visites de courtoisies appelées ziara chez leur guide spirituel. 

         C'est le rénovateur Serigne Babacar Sy (RTA) qui, en 1927, créa la première Dahira au Sénégal et l'a appelée Dahiratoul Kiram. Ceci dans le but de raffermir les liens de fraternités tissés par son vénéré père Cheikh El Hadji Malick Sy (RTA).

         Au tout début, les détracteurs de Serigne Babacar considéraient que les Dahiras sont une hérésie religieuse donc blâmable. Mais ils oublient qu'en matière de religion certaines innovations sont recommandées au point que le prophète (PSL) dit dans un hadith : " celui qui fait une bonne innovation sera rétribué en bien et aura la même rétribution que celui qui l'y suit, et ceci jusqu'au jour du jugement dernier".       

               Aujourd’hui toutes les confréries au Sénégal ont imité Serigne Babacar dans cette forme d’organisation. Dans chaque ville du Sénégal voire dans chaque quartier, on trouve des dahiras. Et c’est ce qui fait aujourd’hui la force de l’islam dans ce pays situé à l’extrême ouest du continent africain. Même les émigrés sénégalais reproduisent ce modèle d’organisation  pour sauvegarder leur foi en l’islam dans leur pays de résidence.

 

         En 1930, Serigne Babacar Sy instaure une journée de rassemblement de tous les adeptes de la Tidjaniyya à Tivaouane. Cette journée appelée Ziara Générale était pour Serigne Babacar l'occasion de rappeler aux adeptes les principes fondamentaux de l'islam, mais aussi il en profiter pour donner aux adeptes des orientations en ce qui concerne la confrérie Tidjâniyya.

 

         Selon Serigne Abdoul Aziz Sy, le fondateur des dahiras aimait rappeler cinq principes à tous les adeptes. Il s’agit :

         - du respect des principes fondamentaux de l’islam.

         - du respect de principes de la Confrérie.

         - du respect des principes fondamentaux des dahiras.

         - du respect du travail

         - de venir le plus souvent possible se ressourcer à Tivaouane.

 

 



04/08/2009
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