IBOU DIOUF

IBOU DIOUF

SERIGNE ABDOU S'ADRESSE à LA JEUNESSE

INTRODUCTION         

Le 02 octobre 2010, la Dahiratoul Muqtafina a organisé la 5ème édition de sa conférence Nationale décentralisée. Cette conférence est l’une des activités principales de la Dahira. Elle est organisée chaque année dans une coordination autre que Tivaouane et à tour de rôle afin de permettre à la localité choisie de bénéficier de la ferveur et de la spiritualité de Tivaouane.

L’importance du thème traité à la conférence et le suivi que le Cheikh en a fait en différentes occasions nous donne l’opportunité, plus d’une année après, de revenir sur cet évènement à travers cet essai de traduction des propos de Cheikh Abdoul Aziz Sy Al Amin, guide spirituelle de la Dahira depuis sa fondation dans la fin des années soixante dix.

 Après le discours d’ouverture prononcé en arabe, le Cheikh développe le thème de la jeunesse en wolof qui est la langue la plus parlée au Sénégal.

Le Parain de cette conférence était El Hadji Abdou Hamid Kane

 

Après les salutations d’usage adressées personnellement aux autorités administratives, religieuses et coutumières, Serigne Abdou s’adresse aux jeunes membres de la Dahira en ces termes :

«   Je vous salut respectueusement avec beaucoup de joie et de fierté vu les efforts que vous faites pour conscientiser et éveiller la jeunesse de ce pays et particulièrement les tidjanes. Vous participez à la formation des jeunes. Sachez que la vie de l’être humain se divise en trois périodes : l’enfance, la jeunesse et la vieillesse.

L’enfance est la période durant laquelle on s’occupe de toi. Depuis ta naissance, les adultes prennent soin de toi, ils te portent sur le dos, changent tes habits et subviennent à tous tes besoins sur tous les plans.

Ensuite il ya  la jeunesse qui est la période où  tu commence à avoir des responsabilités aussi minimes soient-elles. Que ce soit envers toi-même, envers ton Seigneur, envers ton peuple ou envers ton pays. Ces différentes responsabilités auxquelles le jeune doit faire face font que cette période est la plus difficile des la vie.

Enfin il y a la vieillesse ; c’est la période où l’on sent ses forces diminuer de jour en jour et on redevient dépendant des autres.

Ces trois périodes sont explicitement citées dans le coran dans la sourate Ar-Rûm au verset 54 « Allah, c’est Lui qui vous a créé faibles, puis après la faiblesse, il vous donne la force, puis après la force, il vous réduit à la faiblesse et à la vieillesse. Il crée ce qu’il veut et c’est Lui l’Omniscient, l’Omnipotent. »  

Ce verset j’ai entendu serigne Abdou Lahad Mbacké, le défunt khalife des mourides en faire l’exégèse selon des termes éloquents. C’était durant les premiers jours de son Califat ; il dit : « le monde ne dure  vraiment pas longtemps ; car il a un début et une fin ; alors qu’on ne peut parler de longévité  que pour ce dont on ignore le début t la fin ; c'est-à-dire Allah l’Eternel. Dans ce monde, la vie de l’Homme sur terre ne représente qu’une infime partie car le monde a existé bien avant l’apparition de l’Homme et continuera d’exister bien après lui. Dans la vie l’Homme sur terre, sa capacité de se prendre en charge ne dure qu’un moment. Car durant son enfance il est prie en charge et durant sa vieillesse on le prendra encore en charge. Toutes ses réalisations l’Homme les accomplira durant sa jeunesse. C’est pourquoi l’Homme doit tout faire pour réussir sa jeunesse et par conséquent sa vie.  »

Et serigne Abdou de continuer en demandant aux jeunes d’être solidaires les uns des autres. Pour étayer son propos sur l’importance de la solidarité, il donne l’exemple d’un père qui voulait donner à son fils une leçon de morale sur la solidarité. Le père dit à son enfant : « vient m’accompagner et questionnes-moi au besoin. Après quelque moment les deux voyageurs rencontrent un homme de grande corpulence armé jusqu’aux dents ; le jeune dit à son père :

-           Père qui est cet homme ?

-          celui là c’est le guerrier dit le père.

-          le guerrier est il imbattable ?

-          non ; il peut être battu par la jeune et belle femme  dont il est amoureux.

-          la belle et jeune femme est donc la plus puissante ?

-          Non, elle perd sa puissance dès que son petit enfant pleure.

-          le petit enfant est-il inconsolable ?

-          non quand il a sommeil il s’adoucit.

-          Le sommeil est donc un refuge ?

-          Ce n’est pas toujours le cas, car quand on est préoccupé on perd son sommeil.

-          Et qu’est ce qui peut venir à bout de La Préoccupation ?

-          Des gens solidaires. A ceux là rien ne peut leur arriver.

 

Sachez que les jeunes sont les piliers de la société, tout espoir de développement repose sur eux. Ils peuvent changer toutes les situations dans un sens comme dans l’autre. Ils constituent un élément vital dans la marche d’une société qui veut avancer. C’est la raison pour laquelle l’islam exhorte la société à profiter pleinement de l’énergie  des jeunes afin qu’ils contribuent à la bonne marche de la société que se soit sur le plan culturel, cultuel ou même économique. Car c’est aux jeunes de produire ce dont la société a besoin pour survivre, celui qui ne produit pas ne doit pas prétendre à la consommation.

La jeunesse représente la majeure partie de la vie de l’Homme sur terre. Si la personne ne profite pas de l’énergie que lui procure la jeunesse pour accomplir le bien, il risque de le regretter le restant de sa vie. Ecoutez ce qu’a dit le poète :

« alâ layta chabâbou ya’ oudou yawman        fa oukhbirou hou bimâ fa ‘ala-l machibou »

(J’aurai bien aimé que ma jeunesse revienne        pour que je lui relate ce que la vieillesse a fait de moi).

                L’avenir de toute société dépend de la formation de ses jeunes. Si les jeunes sont bien formés et bien capacités pour relever les défis, ils seront capables de se débrouiller et trouver des solutions. Un jeune ne doit pas être oisif, il doit pouvoir s’adapter et être endurant dans sa lutte contre les caprices de son âme.

 Vous entendez souvent les chanteurs dire que « Mbaye dâân nga (serigne Babacar tu as gagné) » ; mais sachez que cette victoire c’est celle qu’il a eu contre son âme. Serigne Babacar Sy a combattu et vaincu durant toute sa vie, les principaux ennemis de tout Homme ; à savoir IBLÎS et l’ÂME. Depuis la venue de Adam sur terre jusqu’au jour du jugement dernier, l’Homme fera toujours face à ces deux ennemis. IBLÎS tentera toujours de l’éloigner du droit chemin et l’ÂME aura un penchant pour les mondanités. 

Le jeune doit partout et tout le temps prendre en considération la présence de ces ennemis. Il doit développer en lui la capacité de les combattre avec beaucoup d’intelligence et de clairvoyance afin de perpétuer l’héritage légué par les anciens. Pour cela le jeune doit être ambitieux.

 

 

A SUIVRE LA 2ème PARTIE DE LAA CONFERANCE 



09/01/2012
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